Après 17 années d'expérience et de formation chez un ébéniste, restaurateur de meubles anciens, Michel exerce à titre personnel depuis 1986, et met à profit ses nombreuses années passées avec son "maître" à côtoyer antiquaires et clients férus d'art. Les éxamens de l'école Boulle passés, il débute aux Essarts-le-Roi, avant de retrouver, à Néron, l'ambiance de village qui lui est cher. Le climat de confiance qui s'y développe contribue avec le bouche à oreille, à sa notoriété. « Mon travail se décline en trois orientations : restauration de meubles, réalisation de copies à l'ancienne à l'identique ou création d'une oeuvre à la demande ».
Michel Sauger met sa créativité au service de l'art. Il peut concevoir des commodes, secrétaires, bureaux, consoles, tables, chaises, fauteuils, et autres meubles en bois de placage, vernis, en bois marquetés et précieux. Il sculpte des motifs et imagine un décor qui s'intègre dans un style ancien ou contemporain. « Je viens de créer ce pied de lavabo en chêne destiné à la salle de bain d'un château qui doit supporter une conque ancienne en marbre de 1m50/50, et doit s'intégrer dans un décor antique faisant corps avec une baignoire rappelant un sarcophage égyptien. Le client m'a demandé d'y faire figurer le thème du poisson, d'où les deux pieds qui représentent une tête et les supports sculptés d'écailles. J'ai également créé un sas d'entrée pour la chambre du Duc de ce même château. Je travaille aussi dans l'agencement d'une pièce. J'ai complété une bibliothèque en créant un meuble, dans une encoignure, avec des bois européens comme le chêne, le noyer, le merisier... Dans un autre projet, j'ai imaginé une table et une console en chêne très sobres aux assemblages cachés, très contemporains ».
Le restaurateur d'oeuvres d'art qu'il est devenu, est là pour donner une seconde jeunesse à un meuble endommagé ayant subi les altérations du temps ou de l'usage. « Souvent, le client achète dans une salle des ventes et ensuite m'apporte le meuble. Par exemple, pour une commode, il faut déplaquer, réparer le bâti, assembler à nouveau les parties et remettre le décor dessus. C'est un travail minutieux où la tradition doit s'allier à la restauration voire à l'innovation ».
Son troisième axe de travail est la copie à l'ancienne dite à l'identique. « Un particulier m'a apporté une console Louis XVI en acajou, seul vestige d'un partage d'héritage. J'ai recherché le bois qui correspondait au modèle, ai fait fondre le bronze, ai ciselé les décors pour rendre au plus juste un deuxième meuble semblable au premier ». Dans un manuscrit, un de ses fidèles clients a fait l'éloge de sa passion pour respecter le style de l'époque qui l'a entrainé "à aller revisiter les châteaux de Chambord et Maintenon pour voir sur le terrain".
Quant à Christine, c'est sa muse. Comme Elsa Triolet permettait à Aragon d'écrire des chansons, elle est à la fois sa secrétaire, sa gestionnaire, « sa seconde main, formée sur le tas » comme elle se définit. Elle est spécialisée dans le travail de préparation et de finition. Avec un goût sur et une technicité méthodique, elle décape, ponce et fait les vernis au tampon. Toutes ces tâches nécessitent habilité, maîtrise technique, de la minutie et beaucoup de passion pour rendre à la pièce un fini esthétique parfait.
Les 4 Vallées